Lieu-dit Le Cayla - 12620 Saint-Laurent-de-Lévézou
06 80 89 33 01
Et voilà, c'est officiel : avec Charles nous vous proposerons des stages de vannerie sauvage dès l'hiver 25/26 !
Pourquoi pas tout de suite me direz-vous ? C'est que notre vannerie sauvage, c'est uniquement l'hiver, avec de jeunes tiges d'arbres et arbustes en dormance : cornouiller, noisetier, saule, orme, bouleau, viorne, peuplier... Et aussi, parce que nous sommes paysans-herboristes, et que notre métier nous demande beaucoup de temps et d'énergie à la belle saison. Donc chez Naturellement Simples, dorénavant il y aura deux types de stages, à deux moments distincts de l'année :
Cinq stages de vannerie sauvage différents seront proposés, avec une progression dans la difficulté, qui pourront être choisis à l'unité ou en série :
Nous fournissons les matériaux de tressage. Si vous êtes responsable d'une asso, ou autre structure, et que vous souhaitez notre intervention, contactez-nous : naturellementsimples@laposte.net
Petite précision : j'ai démarré la vannerie traditionnelle en 2017, en participant à quelques stages auprès de différentes vannières professionnelles. Comme mon activité pro est assez saisonnière, je vanne l'hiver, pour me faire les ouvrages dont j'ai besoin : paniers de cueillette, mangeoires à oiseaux, tontine pour faire grimper mes plantes, etc. Très vite j'ai eu l'envie de partager à mon tour ce savoir-faire, mais il me fallait progresser... Et oui, faire un joli panier et le mettre en valeur grâce à une photo bien cadrée, ce n'est pas du tout la même chose qu'enseigner ! Pour pouvoir transmettre un sujet, il faut le maitriser sur le bout des doigts... Donc je laisse les vannières professionnelles de la région transmettre leur magnifique art. Avec Charles nous souhaitons que cette activité garde un lien fort avec notre métier de paysan-herboriste. Faire la cueillette des brins l'hiver pour la vannerie sauvage est comme un prolongement de nos cueillettes estivales de plantes aromatiques & médicinales ! Nous nous limiterons donc à la vannerie sauvage dans nos stages.
Mais au fait, savez-vous faire la différence entre la vannerie sauvage et la vannerie traditionnelle ?
La vannerie est un savoir-faire ancestral qui consiste à entrelacer des végétaux afin de créer des objets pratiques ou artistiques. La vannerie dite sauvage se distingue de la vannerie « traditionnelle » avant tout par le choix des végétaux et des techniques employés. Voyons cela plus en détails :
La vannerie sauvage est l’art de récolter, de préparer et de tresser les végétaux poussant spontanément autour de nous pour réaliser des objets aussi bien fonctionnels qu’artistiques. Selon les auteurs on parlera de vannerie sauvage, buissonnière, bucolique ou encore de vannerie nature. Alors que la vannerie traditionnelle se pratique essentiellement avec de l'osier, il est possible d'utiliser en vannerie sauvage un grand nombre d'autres plantes disponibles dans la nature, telles que clématite, houblon, joncs, ronce, lierre, massette, saule, cornouiller, châtaignier, érable, noisetier, tilleul, pin, chèvrefeuille, épicéa, pervenche, orme, bouleau… La vannerie sauvage permet de se reconnecter au monde végétal ainsi qu’à la saisonnalité. C’est un bon moyen pour apprendre à reconnaître les différentes essences, observer leurs cycles végétatifs, apprendre à prélever judicieusement et avec parcimonie les matières dont on a besoin.
On tresse des matériaux frais, sans préparation préalable, ce qui permet une grande spontanéité et d'exprimer toute sa créativité. Mais les végétaux se rétractant énormément au séchage, l'ouvrage peut de déformer par la suite, ou ne pas être suffisamment solide.
Il existe de nombreuses techniques de tressages, dont celles-ci sont très souvent utilisées en vannerie sauvage :
La vannerie traditionnelle, dite aussi artisanale ou académique, est un artisanat riche en histoire et en créativité. Cet artisanat est reconnu métier d’art par l’institut national des métiers d’art. Les techniques utilisées ont traversé les âges, exigeant patience et savoir-faire. C’est également un métier rare, puisque l’on dénombre à peine 300 vanniers professionnels en France, qui utilisent en très grande majorité l'osier.
Mais l'osier, c'est quoi exactement ?
L’osier est une pousse de saule d’un an. Le saule... Mais on l'utilise en vannerie sauvage, non ?
Et oui, c'est juste ! L'osier est un saule, mais tous les saules ne font pas de l'osier...
Précisons cela : le saule (Salix en latin) est un genre de plantes à fleurs de la famille des Salicacées. Il comprend environ 360 espèces dans le monde, principalement dans les zones fraîches et humides des régions tempérées de l'hémisphère nord. Premièrement, seule une vingtaine de variétés a les qualités requises pour être utilisés en vannerie. Ensuite, pour créer des pièces de qualités, le vannier a besoin de brins d’osier souples, longs, fins, sans ramifications et en grande quantité, ce qui est difficilement trouvable sur des saules sauvages. Chaque variété d’osier a des caractéristiques techniques et des coloris différents. Voici les plus utilisées : rouge belge, noir de Villaines, grisette Émilien, helix, gravange nantaise, daphnoides, americana...
L’osier est donc produit au sein d’osiéricultures qui sont des champs de saules plantés en séries et taillés chaque année de manière spécifique afin de produire des rejets, qui sont les brins d'osier. Dans cette configuration, les saules produisent un osier de grande qualité et parfaitement adapté pour la vannerie, qui est récolté en hiver, trié par taille puis mis à sécher.
Afin de réaliser une pièce, le vannier sélectionne minutieusement les brins qu’il va utiliser en fonction de leurs longueurs, diamètres et couleurs ; puis il les mets à tremper dans l’eau pour qu'ils retrouvent toute leur souplesse. Après 2 à 3 semaines d'immersion suivi de quelques jours de ressuage (pour l’osier brut), les brins peuvent être travaillés. C'est toute une organisation !
Les artisans vanniers utilisent différentes techniques de tressage pour donner forme aux paniers, aux corbeilles, aux chapeaux et à bien d’autres objets : fond sur croisées, torche, bordure nattée, clôture en crocane, fond catalan, tresse spiralée... Ce savoir-faire spécifique donne des ouvrages solides, réguliers et très esthétiques.
J'espère que cet article, loin d'être exhaustif, vous a permis d'y voir un peu plus clair entre vannerie sauvage et traditionnelle. À ce jour, la limite entre les deux devient de plus en plus floue, les artisans vanniers utilisant des matériaux sauvages, et les adeptes de la vannerie sauvage adoptant les techniques spécifiques des artisans. La créativité n'a pas de limite, et tant mieux ! Peu importe que l'on soit amateur ou professionnel, académique ou rêveur, organisé ou spontané... quand la passion des entrelacs nous ronge, il faut tresser coûte que coûte...